mardi 11 novembre 2008

CHRISTOPHE Esthète de l'Art

Un choix forcément arbitraire car dans tous les albums de CHRISTOPHE il y a du cristal fragile et précieux, seule la fréquence de l’écoute fait la différence. Difficile à suivre dans ses interviews où les phrases commencent, restent en suspens, partent sur une autre idée, une sorte de voyage cosmique à la limite de l’abstrait, faut savoir décoder, sa musique est une source de sensations qui touche souvent au sublime et nous emmène dans une autre dimension. Une voix reconnaissable dès les premiers mots et une élégance que reflète bien le titre d’un album de 1978 « Le Beau Bizarre ».


Avant d’aborder les albums, quelques titres issus de 45 tours que l’on peut retrouver au gré de nombreuses compilations et qui méritent le détour, quelque soit le prix à la pompe. « Epouvantail » texte signé Etienne RODA-GIL au climat proprement envoûtant

«Rock Monsieur » face B percutante de « Belle » et dont, chose rare à souligner, il est l’auteur-compositeur « La Petite Fille du 3ème » un mini hit pour une maxi claque aux paroles signées par Gilles THIBAULT (Que Je T’aime, Ma Gueule etc…) dont le verso « Mère tu es la seule » est également mémorable et enfin « Une Autre Vie » parue en 76 dans une relative indifférence.




CHRISTOPHE est plutôt catalogué chanteur à minettes quand paraît en 73 « Les Paradis Perdus » qui est le 1er album a lui apporter une reconnaissance critique, aidé par l’exemplaire complémentarité du duo qu’il forme avec Jean-Michel JARRE dont les textes transcendent son allure de dandy raffiné, ce dernier s’illustrera également sur les deux meilleurs albums de Patrick JUVET avant que celui-ci ne s’évanouisse dans les brumes du Disco.Le titre éponyme vaudrait déjà à lui seul l’achat par la poésie dégagée et cette atmosphère romantique d’une grâce irréelle qui l’enveloppe de bout en bout entrecoupée d’un passage Rock du meilleur effet. « Emporte-moi » ou « Mama » rappellent l’éclectisme de CRISTOPHE aussi à l’aise dans la romance que dans le Rock teinté de blues.



« Les Mots Bleus » en 74 cartonne encore plus dans une veine sentimentale mais sans mièvrerie qui lui permet de conserver le public de ses tubes passés tout en fidélisant ses nouveaux adeptes qui se régalent du bluesy « Le Petit Gars » tandis-que « Senorita » passe en boucle en radio et que « Drôle de vie » renoue avec une certaine mélancolie sous-jacente dans beaucoup de ses œuvres. Plusieurs albums non dénués d’intérêt paraissent au long des années qui suivent mais sans rencontrer beaucoup de succès, à l’exception de titres très ''variété'' tels que « Petite Fille Du Soleil » ou encore « Succès Fous ».



Le virage déterminant va s’opérer en 96, soit quand même 16 ans après la parution de « PAS VU, PAS PRIS » son dernier effort de compositeur, avec la sortie de l’album « BEVILACQUA ». Sans nul doute, cela valait la peine d’attendre car notre allumé préféré a eu le temps de passer des nuits à trouver la note, le petit bout de synthé qui fait la différence, pour nous concocter un bijoux inclassable à des années lumières de la production courante. De l’émotion à l’état pur en dépit d’une utilisation intensive de l’électronique et des bidouillages maison qui révèle une nouvelle identité musicale. Pour la première fois CHRISTOPHE participe de manière significative à l’écriture des textes avec un nouveau parolier J.R. MARIANI, et Alan VEGA du groupe hypnotique SUICIDE pour un titre « Rencontre à l’as Véga ». ( ?!). Si le climat est différent « Taqua » « Le Tourne-cœur », CHRISTOPHE n’en a pas perdu pour autant le sens des mélodies accrocheuses qui vous bousculent de l’intérieur « Qu’est Ce Que Tu Dis Là » « Label Obscur » avec Patrice TISON, décédé en 2001, aux guitares. L’album se termine par une phrase parlée à sa façon, véritable profession de foi du chanteur :
‘‘ On sait qu’on peut être encore plus satisfait qu’mieux quoi
Parce qu’il y a toujours mieux…
Alors je cherche toujours ’’
Quand CHRISTOPHE décolle, je monte à bord…

Cinq ans plus tard, il atterrit enfin dans les bacs, mais la tête toujours dans les étoiles, avec « Comme Si La Terre Penchait » une sensation que j’ai d’ailleurs connue mais j’avoue que j’avais sans doute un peu trop bu… L’album démarre avec un titre qu’il dit improvisé en pleine nuit et que j’ai toujours adoré « Elle Dit, Elle Dit, Elle Dit… » ‘‘parfois de grosses conneries ’’. Un album encore plus pointu que le précédent qui renoue avec le romantisme à fleur de peau « Le Man », la mélancolie active « J’aime L’ennui » et la mélodie définitive « Comme Un interdit ». Un vrai travail d’orfèvre qui fait penser qu’il a fini par trouver ce qu’il cherchait.




Ben non ! Il faudra attendre jusqu’en 2008 (Le prochain album en 2017 ??) pour s’en apercevoir avec la parution de « Aimer ce que nous sommes » et son cortège de somptueux morceaux, nouvelle pierre angulaire de sa discographie. Il se paye même le luxe de l’autodérision avec « Interview de… » qui illustre parfaitement son circuit intellectuel ‘‘Tu vois c’que j’veux dire ?’’ demande-t-il, non pas vraiment, mais globalement oui !
« Tandis-que » « Parle Lui De Moi » « Mal Comme » ne sont pas près de quitter votre mémoire.



Je terminerai en vous conseillant vivement le DVD de son concert à l’olympia en 2002 qui révisite anciens et nouveaux titres avec une scène de marionnettes de beauté pure, la boucle étant ainsi bouclée.


Aucun commentaire:

 

Web Counters
Dell TV Discounts