lundi 1 décembre 2008

UN GRAND SENTIMENTAL

Monsieur Hullé !
Je sentis une sueur froide couler le long de mon dos mais je pris sur moi et me retournai. La patronne de l'hôtel restaurant dans lequel je venais de dîner brandissait un objet dans ma direction.
- Vous avez laissé tomber votre portefeuille.
Je revins vers elle, un sourire factice sur mon visage, récupérai mon bien et m'éloignai rapidement après l'avoir remerciée chaleureusement. Quel con ! Désormais, elle allait non seulement se souvenir de moi mais en plus elle connaîtrait mon nom !
Cela faisait désordre, surtout en laissant un cadavre encore tiède dans les toilettes de son établissement.
Mais après tout cette petite garce de serveuse n'avait qu'à pas m'exciter avec ses sourires, son décolleté prononcé et ses cuisses découvertes par sa mini jupe ultra courte !
L'attirer dans les toilettes alors qu'elle se dirigeait vers les cuisines avait été un jeu d'enfant.
Une main sur sa bouche pour la faire taire, je l'avais prise rapidement contre le lavabo sur l'angle duquel j'avais ensuite brisé son crâne. Bien fait pour elle ! Elle n'allumerait plus personne.
Maintenant, il ne s'agissait pas de traîner dans les parages car j'imaginais que la patronne et les autres serveuses étaient déjà à la recherche de l'absente.
Je m'engouffrai dans la bouche de métro la plus proche. A cette heure tardive les couloirs étaient déserts, mis à part ce type qui déboucha devant moi au détour de l'un d'eux.
Le genre de mecs que je ne supporte pas. J'en avais déjà zigouillé deux. Vous savez, le style propre sur soi qui vous demande cent balles pour soi-disant bouffer.
Mon cul oui ! Encore un qui vivait aux crochets des autres.
En un éclair, je lui plantai mon cran d'arrêt dans le bide.
J'eus tout juste le temps de monter dans la rame qui allait démarrer.
Je ne sais pas pourquoi, mais je me sentais un peu nerveux, sans doute avais-je mangé trop vite et ma digestion s'en ressentait. J'eus une envie irrépressible de voir Laetitia.
Laetitia, mon Ange, avec qui je me sentais si bien, si paisible, si maître de moi. Je débouchai à l'air libre et hélai le premier taxi qui passait.
Je lui donnai l'adresse, impatient de serrer mon amour dans mes bras. Un quart d'heure plus tard, je grimpais les escaliers quatre à quatre et frappais à la porte de ma bien aimée.
Pas de réponse. J'insistai en vain puis finis par tourner la poignée de la porte qui s'ouvrit sans difficulté.
Les lumières étaient allumées.
J'appelai Laetitia sans succès, fis le tour de l'appartement et finis par la trouver dans la chambre à coucher.
Bon Dieu ! Toute ma mémoire me revint : la dispute, le ton qui monte, mes mains qui enserrent son cou délicat et qui serrent, qui serrent... Ma petite Laetitia, mon Ange, toi seule qui savait m'apaiser. Pourquoi as-tu mis la main sur ce maudit journal intime dans lequel j'ai tout écrit de mes péchés, de mes pulsions ? Je rebroussai chemin, des larmes plein les yeux, le cœur brisé.
J'avais besoin d'un verre ou deux car je ne me sentais pas dans mon assiette. Après avoir repris le métro, je me dirigeai vers Pigalle où j'entrai dans un pub que je connaissais.
J'allai m'asseoir au bar et commandai un Scotch au barman. A peine étais-je servi qu'une blonde siliconée grimpa sur le tabouret à ma droite.
- Vous avez du feu, Monsieur ?
J'avais besoin d'une présence féminine mes côtés. Je sortis mon briquet et lui dis :
- Appelez-moi Hank !
Alain SOLITE-2008

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