mardi 17 février 2009

ANATHEMA LE FLAMANT NOIR

CRESTFALLEN/SERENADES (1992/1993)
C’est pas Charlie Hebdo chez les CAVANAGH Daniel et Vincent, on doit pas rigoler tous les jours. Doom/Death metal plombé déconseillé si crise existentielle car on touche au morbide. Tendance grosse voix qui fait peur (Darren J White) traversé de moments d’une grâce angélique « J’ai fait une promesse » « Everwake » et leurs vocaux féminins. De grosses guitares tenues par les deux frères, une basse et une batterie imaginatives, et des instants atmosphériques « Crestfallen » « Dreaming the romance » (23’23) qui préfigurent l’orientation future. Plus efficace que des cotons tiges.


THE SILENT ENIGMA (1995)
Exit le premier chanteur, Vincent se charge des vocaux, les arrangements se font plus subtils, l’intro de « Restless oblivion », le climat de « Sunset of age » avec ses breaks et autres ruptures de rythme, l’ambiance est plus mélancolique que déprimée « …Alone » avec de nouveau une voix féminine sur une musique quasi liturgique. Les arpèges de « A dying wish »
ouvrent l’espace sur une composition de 8’ où violence et douceur s’entrecroisent. On commence à diminuer les doses de Doliprane.



ETERNITY (1996)
Métamorphose orchestrale et vocale, on accède à la beauté : délicatesse des arrangements et inspiration mélodique, même quand cela s’énerve « The beloved ». Le morceau éponyme en trois parties est une vraie claque aux accents FLOYDiens avec des guitares limpides et cristallines, la basse de Duncan PATTERSON qui tisse sa toile et des nappes de claviers proprement envoûtantes. Le groupe nous offre une composition de David GILMOUR « Hope » à laquelle il ajoute sa touche perso de pesanteur. On est toujours en quête existentielle mais dans un registre calme sinon apaisé « Suicide veil ». Un album habité d’une âme qui bouleverse l’auditeur « Radiance » avec un effort phénoménal sur le chant et les orchestrations « Ascension ». On est proche du sublime.



ALTERNATIVE 4 (1998)
L’album de Duncan PATTERSON ou presque qui signe 6 des 10 titres et qui quittera le navire peu après. Dés l’intro pianistique de « Shroud of false » on est carrément subjugué et le texte est à l’avenant ‘We are just a moment of time’. « Fragile dreams » qui suit, dû à la plume de Danny CAVANAGH, enfonce encore le clou avec un titre bourré d’énergie mesurée. On embraye la 5ème avec « Empty » en ménageant un petit break de piano avant de repartir à la charge. Autre très grand titre avec « Lost control », son piano, ses guitares acoustiques et ce chant magnétique ( !?) avant l’arrivée des guitares électriques pour un final grandiose. Un monument d’harmonies en apesanteur, de finesse et d’émotion, dont chaque écoute renouvelle l’intérêt.






JUDGEMENT (1999)
Un an plus tard ils reviennent avec un album encore plus abouti, une invention mélodique au zénith « Deep », des climats prenants « Destiny is dead » qui met la basse à l’honneur, des arrangements aériens « Forgotten hopes », « Don’t look so far » et son travail sur les voix avec contre-chants féminins. Une nouvelle fois plane l’ombre du FLOYD « Emotionnal winter » déchirant, les guitares magistrales de « Wings of gold » et son final instrumental en apothéose. Le piano, la guitare acoustique et la voix de Vincent sur « Anyone anywhere » vous donnent des frissons d’extase. Et si le Paradis existait ?






A FINE DAY TO EXIT (2001) A NATURAL DISASTER (2003)
Grande déception à l’écoute de ces deux albums, l’inspiration est à sec, les mélodies ressemblent à de vagues mélopées inconsistantes « A fine day to exit », « Temporary peace » qui s’étire interminablement sur 18’26 de vide cosmique dont 5’ de silence total, si j’étais méchant peut-être le meilleur passage… On lorgne parfois du côté de la Pop « Pressure », on frôle la monotonie « Release » « Leave no trace ». Encore quelques éclats de beauté pure « Looking outside inside » grâce au travail vocal de Vincent et aux guitares incisives de Danny. La magie a disparu, ce sont comme des litanies sur des musiques privées d’âme « Balance » avec des guitares qui tournent à vide « Harmonium » des voix vocodées « Closer ». « Are you there » retrouve des accents atmosphériques et romantiques mais c’est un peu court. Comme c’est dur de brûler ce que l’on a adoré, les titres des albums étaient-ils prémonitoires ?

Aucun commentaire:

 

Web Counters
Dell TV Discounts